Haltérophilie /  Euro 2007 à Strasbourg

 

Noël au balcon

En décrochant une médaille de bronze à l'épaulé-jeté et en finissant au pied du podium au total olympique, hier au Rhenus, Mélanie Noël a placé l'équipe de France sur de bons rails.

 

L'équipe de France a bien débuté ces championnats d'Europe. Certes, il s'en est fallu d'un rien pour que Mélanie Noël puisse accéder sur le podium du total olympique chez les 48 kg. Mais sa médaille de bronze à l'épaulé-jeté constitue une belle récompense pour cette boulimique de l'entraînement.

Mélanie Noël : le bronze de l'énergie.
 (Photo DNA - Laurent Réa)

 Entre la cérémonie protocolaire et le contrôle antidopage, le portable de Mélanie n'arrête pas de sonner. « C'est les copines, rigole l'haltérophile de St-Marcellin (Ligue Rhône-Alpes), elles étaient dans les tribunes, mais elle sont impatientes. » Et soudain, le sourire se fige un peu. « Ce dernier essai me reste au travers de la gorge. Surtout de la façon dont je l'ai raté (elle n'a pas réussi à soulever la barre). Mais c'est vrai que 103 kg, c'est quand même super lourd. Je ne regrette rien, il me fallait tenter cette charge pour tenter de ravir la médaille de bonze du total olympique à l'Italienne Pagliaro. C'est dommage, car je m'étais préparée pour 101 ou 102 kg et un kilo de plus ça m'a un peu déstabilisée. »

 Il faut savoir en effet que le total olympique qui génère le classement officiel de cet Euro 2007 est l'addition de deux mouvements : l'arraché + l'épaulé-jeté. Comme Mélanie Noël n'avait terminé que 6e à l'arraché, il lui fallait absolument prendre des risques à l'épaulé-jeté pour souffler la médaille à Pagliaro. D'où ce poker menteur dans la salle d'échauffement et de repos avant d'annoncer la charge lors du troisième et dernier essai.

 « Mais quand je regarde cette médaille de bronze à l'épaulé-jeté, je suis soulagée, renchérit Mélanie Noël. C'est la récompense de tout un travail. Il me reste à m'affirmer encore sur le plan européen, à continuer à emmagasiner de l'expérience dans les grandes compétitions. »

« Je fais le vide, je ne vois plus rien et je n'entends plus rien »

 A 20 ans, l'espoir de l'haltérophilie française a également profité de cet Euro strasbourgeois pour améliorer trois records de France (77 kg à l'arraché, 99 kg à l'épaulé-jeté et 176 kg au total olympique). C'est encore loin derrière la Turque Nurcan Taylan et l'Espagnole Estefania Juan Tello qui a conservé son titre hier au Rhenus.

« J'étais bien dans la compétition, ajoute Mélanie Noël. De toute façon dès que je pénètre sur le plateau, je fais le vide. Je ne vois plus rien, je n'entends plus rien. Maintenant, il me reste à travailler encore et toujours. Ces kilos de retard, ce n'est qu'une question de volonté et d'entraînement. L'objectif, ça reste les JO de Pékin et les Mondiaux de Rome qui détermineront les minima olympiques. je sais ce qu'il reste à faire... »

Patrick Schwertz

Édition du 18 avril 2007